Château du Chatelier-Le-Fort

Ce château fut construit aux 12 et 13èmes siècles à l’époque des guerres entre le royaume d’Angleterre qui possédait l’Aquitaine et celui de France.

Situé sur un rocher calcaire de 430 mètres de circonférence, il est entouré d’un fossé profond dans lequel on pouvait faire couler l’eau à volonté au moyen de canaux dont deux subsistent encore. On pouvait y pénétrer au moyen de deux ponts-levis opposés dont l’un pour piétons.

L’élément le plus spectaculaire de cette forteresse est constitué par le donjon à bec, construit vers 1180 où vivait le seigneur. C’est une énorme tour cylindrique de 25 mètres de hauteur et de 9 mètres de diamètre. Il possédait cinq étages avec un escalier dans l’épaisseur du mur à partir du 2^ème étage. A gauche du donjon se trouvent le four à pain et à droite les écuries.

Vers 1470-1480, fut construit le logis seigneurial. Il était formé de la tour hexagonale contenant l’escalier en vis d’Archimède ainsi que du bâtiment de droite à trois étages de fenêtres à meneaux. Vers 1670, l’étage supérieur du bâtiment de droite fut démoli, ce qui fait qu’on ne voit plus que l’amorce des lucarnes, et celui de gauche ajouté pour assurer la symétrie du logis.

Au sud-est de la cour, se trouve une énorme pièce rectangulaire, dite la Grange des Protestants, qui possède une très belle charpente en forme de carène renversée. Cette grange fut probablement un des premiers lieux de Touraine où les protestants pouvaient pratiquer leur culte, en sécurité à l’abri des murs de la forteresse, et ceci jusqu’en 1699.

Le parc du château, d’une superficie de soixante hectares environ, était autrefois entièrement entouré de murs et y existait de vastes étangs dont le fond était tapissé de dalles de pierre.

Le Chatelier a appartenu successivement à la famille de Précigné (de 1377 à 1427), à la famille Torsay (de 1427 à 1457), puis à une famille d’origine écossaise, les Vernon (de 1457 à 1566) qui possédait un autre château à Montreuil-Bonin près de Poitiers. Il passa ensuite aux protestants avec les Téligny, les de La Noue (de 1573 à 1640), puis à Pierre-Buffière (de 1640à 1688). A la mort de ce dernier, il fut vendu aux enchères aux ancêtres des propriétaires actuels. Inhabité puis transformé en ferme, sa restauration a été démarrée par Monsieur et Madame Lemaistre en 1966, puis poursuivie activement par leur fils depuis 1981.